Saturday, December 6, 2008

AUGUSTIN EDJOA ET LES MILLIONS DES FEDERATIONS.


Une fiscalité peu orthodoxe.

Quoi de plus curieux et de plus surprenant que la décision prise par le ministre des sports et de l’éducation physique d’imposer le paiement d’une somme de un million de francs CFA (1500 Euros = 2000 dollars) à toute personne désireuse de briguer un poste à la présidence d’une fédération sportive. Cet argent sera versé dans les caisses de l’Etat sans que l’on saches ni dans quel compte il sera versé, ni à quoi il servira. Est ce une taxe, un impôt ou une caution, rien n’est précisé. La seule certitude c’est que cette décision est un ovni, une illumination tout droit sortie du cerveau du ministre Augustin Edjoa sans que l’on saches si elle a fait l’objet de la moindre analyse ou du moindre débat. Cette démarche relève bien plus de l’autoritarisme ambiant que l’on observe chez nos gouvernants nostalgiques d’une autre époque.


Un autoritarisme de mauvais aloi.
En effet il faudrait s’interroger sur la culture démocratique de nos hommes politiques, que l’on voit à la suite de certains barons, se laisser aller à des errements inqualifiables. Ainsi l’on a vu ce même ministre des sports faire main basse sur l’organisation de la coupe du Cameroun en confiant la gestion de l’événement à un cabinet privé sans aucune concertation avec les instances de la fédération camerounaise de football. Avant cela c’est le même Augustin Edjoa qui a décidé de bafouer la procédure de recrutement d’un sélectionneur national par appel d’offres qui avait été lancée par la fédération camerounaise de football afin de procéder lui même à la désignation dudit sélectionneur sur des critères inexpliqués à ce jour. Plus récemment c‘est encore le même ministre des sports qui avait empêché le démarrage de la saison de football 2008/2009 sur la base de motifs dont le but était de masquer l’indisponibilité d’un chef d’Etat dont l’agenda « très chargé » ne permettait pas de trouver une date pour présider la finale de la coupe du Cameroun de football. Mais force est de constater que Monsieur Edjoa vient de passer un nouveau cap vers l’arbitraire avec cette décision d’imposer ce million de francs à tout candidat à un poste de présidence de fédération sportive. Premièrement il faut rappeler que les fédérations sportives sont des associations qui se constituent librement et par conséquent déterminent elles mêmes leurs textes. Deuxièmement, il ne faut pas penser que la richesse détermine la compétence, ou que le fait d’en manquer est une entrave à l’action du dirigeant, comme si sa fortune personnelle devait être confondue avec celle de la fédération. Troisièmement, il y a de nouvelles fédérations qui n’ont que très peu d’adhérents et il est possible qu’aucun candidat n’ait les moyens sinon la volonté de mettre en jeu cette somme surtout si le risque de perdre est significatif. En tout état de cause nous pensons que le ministre des sports et de l’éducation physique a pris une décision que toutes les fédérations devraient rejeter en bloc parce que ne reposant sur aucun principe de l’Etat de droit lequel garantit le principe libre association. D’autre part, il faudrait que cesse le règne de l’arbitraire où les décisions sont prises sans dialogue et sans concertation avec les partenaires sociaux qui ont le droit d’être associés à ce genre de décisions. De plus et ce sur un plan purement éthique et moral, cette décision ne s’explique pas. Monsieur Edjoa peut il affirmer que les fonctions qu’il a occupé au sein de l’administration camerounaises lui ont-elles été attribuées sur la base de sa richesse ? S’est-il conformé à la loi qui obligent tout haut commis de l’Etat à déclarer ses biens avant d’entrer en fonction ?

Igengérence coupale

Tout ce questionnement nous amène à conclure de l’impertinence d’une telle décision qui ne peut que créer une discrimination négative et créer un climat de clientélisme et de frustration au sein des fédérations sportives. La seule chose dont le sport a besoin c’est de dirigeant capables et disponibles ; c’est ce qui permettra de générer des ressources. Les pauvres d’aujourd’hui peuvent être les riches de demain, contrairement à ce que pense notre cher ministre pour qui « à ceux qui ont, on ajoutera encore ». Monsieur Edjoa, laissez les membres des fédérations élirent qui ils veulent : c ‘est leur droit et leur responsabilité. Quant à vous occupez vous plutôt des infrastructures, de la création des centre de sports et d’études, etc.