Monday, July 22, 2019

La banque agricole : quelles chances de survie ?

Pour analyser les conditions de réussite de la Cameroon rural financial corproation (Carfic), la toute nouvelle banque agricole que vient de créer le gouvernement, nous avons interrogé Mr LUNGA Dieudonné, un ingénieur agronome spécialisé dans l’étude et le montage des projets agricoles.
 
Le gouvernement vient de créer la CARFIC, quel regard portez-vous sur la pérennité de cette structure ?
La nouvelle Banque agricole court le risque atavique d’être victime de la mauvaise gestion. Un bref aperçu rétrospectif nous permet de constater que le financement du monde rural avait été prévu dans le cadre des plusieurs lignes de financement à l’instar des fonds PPTE, des fonds en provenance de l’union européenne, l’USAID, la BM, etc. Il faut préciser que les montants de ces financements étaient de loin supérieurs à ceux prévus dans le cadre présent. Le bilan de ces financements s’est avéré largement négatif du fait que l’allocation des subventions qui n’était pas objective, l’argent n’étant pas octroyé à ceux qui en avaient le plus besoin. En outre, l’on a relevé que plus de 40% de ces fonds ont été dépensés en frais administratifs (frais de siège, véhicules, frais de mission, etc.).
Cela étant dit, la CARFIC est une bonne initiative en soi, mais le problème va se poser au niveau de l’attribution des crédits qui doivent être différentes de celles des banques classiques, dans la mesure où les acteurs du monde rural n’ont que peu de garanties à offrir. Il faut donc prévoir des mécanismes qui n’exigent pas trop de garanties tout en garantissant permettent un taux de recouvrement acceptable.
 
Quelles sont donc les conditions de la réussite de la CARFIC?
C’est une question de méthodologie. La meilleure approche consisterait premièrement à disposer sur le plan local d’experts compétents capables de monter des projets bancables (études de faisabilité, business plan). Deuxièmement il faut que les banques et les établissements de microfinance où sont logés les comptes des demandeurs soient également pourvus d’experts en capacité d’analyse des projets agricoles.  Troisièmement ce sont les banques commerciales qui vont soumettre les projets à la banque agricole pour validation et financement. Il s’agit donc d’une méthodologie en trois étapes qui implique des consultants et des banquiers compétents avant de soumettre tout projet au financement. De plus il faudra exiger un accompagnement, c’est-à-dire une assistance technique des bénéficiaires par les consultants et sous le contrôle des banquiers chargés du recouvrement.  
 
Existe-t-il à votre sens suffisamment de compétences pour mener à bien ces différentes missions, et sinon comment pourrait-on y remédier ?
A priori, l’on peut répondre par l’affirmative au regard des diplômés en agronomie, finance, montage et suivi des projets qui sont formés dans les différentes institutions universitaires camerounais. Toutefois, pour une meilleure garantie, il conviendrait d’accorder des agréments à des experts ou à des cabinets après les avoir évalués et éventuellement formés (séminaires, stages).
Cette démarche méthodologique ne risque-t-elle pas d’alourdir les coûts pour les agriculteurs ?
Pas nécessairement. Il s’agira déjà pour les agriculteurs de payer des frais d’ouverture du dossier, lesquels seront proportionnelle à la taille du projet. Eventuellement, les honoraires des consultants pourraient être pris en charge par la banque agricole, ce qui lui permettra de réduire la taille de son personnel, ce qui sera une source d’économies.
Entretien réalisé par Francis BIDJOCKA.
Article publié en juin 2011 dans le journal LA SYMBIOSE

Wednesday, March 7, 2012


Le Pm Demande Des Explications

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March 7, 2012
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Le Pm demande des explications
Lions indomptables. Le chef du gouvernement a saisi le ministre des Sports, la semaine dernière, afin de s’enquérir de la situation de Denis Lavagne, l’entraîneur de l’équipe nationale de football sans contrat.
Le Premier ministre n’est pas content de la gestion actuelle de l’encadrement technique des Lions indomptables.
Le gouvernement est tellement préoccupé par cette question que Philemon Yang a saisi, par correspondance, la semaine dernière, Adoum Garoua, le ministre des Sports. Selon une source dans les services du Premier ministre, « Philemon Yang veut voir clair sur la question du contrat de Denis Lavagne [l’entraîneur des Lions indomptables] ».
Sans contrat avec l’Etat camerounais, comme nous l’a confirmé, hier, Oumarou Tado, le directeur des Affaires générales du ministère des Sports, Denis Lavagne est, depuis août 2011, le sélectionneur de l’équipe nationale de football. Après la victoire contre la Guinée Bissau le 29 février dernier, le technicien français a même perçu la prime de match, qui s’élevait, selon une autre source à la direction administrative des équipes nationales de football, à 8. 000. 000 de FCfa.
« C’est la Fécafoot qui peut facilement vous donner des indications pour ce qui est du contrat de Lavagne, car c’est elle qui recrute les entraîneurs », a précisé, hier au téléphone, Oumarou Tado. Et c’est à cette même Fédération camerounaise de football (Fécafoot) qu’Adoum Garoua s’est référé pour trouver des explications à la correspondance du Pm. L’autre préoccupation de Philemon Yang est de comprendre pourquoi c’est Denis Lavagne, l’ancien entraîneur du club amateur Coton sport de Garoua, qui a été choisi pour diriger une équipe des Lions mal en point depuis 2010. Or, la nomination du nouveau sélectionneur, soumise à l’appréciation du Premier ministère, nécessite une étude minutieuse, dans la mesure où c’est le Pm qui doit y consacrer un budget spécial. Selon des indiscrétions, « Adoum Garoua a répondu en faisant savoir au Pm que c’est la Fécafoot qui a recruté l’entraîneur et il revenait à l’ancien ministre de le nommer ». Mais, Michel Zoah, l’ancien ministre des Sports, a été remplacé en décembre 2011, alors que le contrat de Lavagne était en cours de finalisation.
Mensonge
Cette affaire du contrat dément Denis Lavagne. « Nos contrats ont été signés, il n’y a aucun problème là-dessus, c’est vrai qu’il y a eu un peu de retard, parce que le ministre a été remplacé, mais aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre », avait-il fait savoir le 16 février dernier, au cours d’une conférence de presse en compagnie de Tombi A Roko, le secrétaire général de la Fécafoot.
Reste à savoir pourquoi la Fécafoot lui a fait faire de telles déclarations.

CAMEROUN::SOCIETE 

CAMEROUN, AFFAIRE PAUL ERIC KINGUE: LES CONSEILS DÉNONCENT DES CONTRADICTIONS DANS LA DÉCISION DU JUGE

PEK:Camer.beIls estiment que les bases juridiques sur lesquelles repose la condamnation à vie de l'ancien maire de Njompe-Penja n'ont rien à voir avec les faits évoqués.Le 29 février dernier, le Tribunal de grande instance (TGI) du Moungo a condamné Paul Eric Kingué à la réclusion à perpétuité. Pour arriver à le condamner, Michel Ntyame Ntyame, le président de la collégialité et président du tribunal a évoqué le décret n°77/91 du 25 mars 1977 déterminant les pouvoirs de tutelle sur les communes et que l'ancien maire aurait violés. Seulement, ce décret que le juge évoque et qui figure sur la grosse dont copie a été rendue aux avocats de Paul Eric Kingue, est abrogé. En effet, la loi dont découle ce décret n'existe plus ; à savoir la Loi n°074/23 du 5 décembre 1974 portant organisation communale.
Si l'on s'en tient aux explications fournies par les conseils de M. Kingue, la loi sus évoquée a été abrogée par la n°2004/18 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes qui prévoit : «sont abrogées les dispositions des lois n°74/23 du 5 décembre 1974 et n°87/015 du 15 juillet 1987 portant respectivement organisation communale, ensemble ses modificatifs subséquents, et création des communautés urbaines».
Pour Me René Manfo et l'ensemble du collège des avocats, «les articles que le juge cite pour condamner Paul Eric Kingue n'ont rien à voir avec les arguments développés car ces articles parlent plutôt des syndicats des communes sans aucun lien avec l'acceptation du don reçu de la SPM». Pour le juge Ntyame Ntyame, l'ancien maire n'aurait pas dû accepter le don d'une adduction d'eau à Njompe-Penja sans l'autorisation préalable du conseil municipal.
De son côté, l'ancien maire dit avoir agi sur la base de la Loi n°2004/17 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation. Il cite notamment le chapitre 2, section 3 des dons et legs aux collectivités territoriales de ladite loi qui énonce en son article 41 alinéa 1 : «l'exécutif communal ou régional peut, à titre conservatoire, accepter les dons et legs et formés avant l'autorisation, toute demande en délivrance». Et l'alinéa 2 de préciser : «La délibération du conseil qui interviendra ultérieurement a effet à compter du jour de cette acceptation.»
Aussi, les avocats de Paul Eric Kingue trouvent-ils bouleversant le fait que, «voulant se fonder sur le décret n°77/91 du 25 mars 1977, le juge Michel Ntyame Ntyame a ajouté à ce décret abrogé des articles qui n'existent pas». Selon ces derniers, le décret auquel il est fait allusion ici ne comporte que 92 articles. Or, pour condamner Paul Eric Kingue, le juge a cité l'article 144.
On se souvient que quelques heures après le verdict du tribunal condamnant à vie Paul Eric Kingue, son conseil Me René Manfo avait qualifié cette décision de «blague de mauvais goût». Pour le collège d'avocats de l'ancien maire de Njompe-Penja, les «droits de l'accusé ont été vertement préjudiciés aussi bien à l'information judiciaire que devant la juridiction de jugement». Ils soutiennent que l'accusé n'a jamais été cité à venir comparaître des faits qui lui sont reprochés devant le juge d'instruction. D'où leur décision de faire appel de la sentence du TGI du Moungo.
© journallactu.com : Bertille Missi Bikoun

Violence Erupts on UB Camppus over Start of Examination.
By Solomon Amabo



At least a University of Buea student has been wounded following violence wchich erupted on the Molyko Campus Monday.The violence broke out at the Class room block(one of the lecture halls) where security gurads clahsed with members of the University of Buea Students Union.

The security guards made a failed attempt at preventing the irate students form halting the examinatioons which the Vice Chancellor Prof Vincent Titanji had anounced would start Monday morning, amid tension between the UB administration and the Buea Chapter of the lecturers trade Union, SYNES.
The students according to concordent reports want the government to address the problems raised by their lecturers. Cameroon postline learnt from relaible soucres that after the crisis meeting between the Universtity Committee of Deans and directors which ended in a deadluck, SYnes members on Friday held an emergency extraordinary meeting and resolved that they would call off their strike action on Monday, while examinations for the First semester were to begin Tuesday.

The decision to suspend the strike action follows plans by the Minister of Hiher Education to grant audience to the UB lecturers Tuesday , Cameroon postline was told by a source from the Central Administration.
In the wake of waiting to be granted audience , the Vice Chancellor of the University of Buea reportedly insisted that Examination begin Monday.

And so when some student began writing the examinations under the supervision of some lecturers other students said it was some sort of betrayal and decided that the examinations be brought to a halt.
In the standoff, one student was reportly wounded while others sustained bruises in the stampede that ensured.
The Ub students then convereged on the open amphitheatre, demanding that the adminsitration and Synes officials addresses them.

They later moved to the Central administration where the used stoned to destroy some windows.
At the time of filing in this post, the UB administrators and other staff were hostage at the Central administration.

Solomon Amabo A.
Journalist,

Thursday, November 10, 2011

REPONSE A GUY PARFAIT SONGUE SUR LES EGLISES DE REVEIL



Lors de ses récentes interventions médiatiques, le politologue Guy Parfait SONGUE, énumérant les différents maux dont souffre le Cameroun, s’est violemment attaqué aux églises dites « réveillées », les accusant d’être dit-il : « à l’origine de la destruction du lien social et familial ». Selon ses dires, les églises réveillées demanderaient à leurs ouailles de renier tous les membres « incroyants » de leurs familles. La légèreté et l’intolérance qui transparaît de ces accusations étonne de la part d’un intellectuel dont l’audience et l’influence ne cesse de grandir tant au plan national qu’international. Il nous semble judicieux et ce dans un souci pédagogique, d’éclairer l’éminent politologue sur l’impact des églises « réveillées » sur la marche de la société prise dans son ensemble.

Si l’on peut faire de nombreux reproches aux « églises réveillées », parmi lesquels une certaine propension au bruit, un rapport complexe à l’argent et un recours méfiant à la médecine humaine, il est en revanche risqué de se prononcer sur le caractère négatif de leur rôle social.
Une église de réveil (ou église réveillée ou église pentecôtiste) est une église chrétienne évangélique et fondamentaliste en ceci qu’elle prône une application stricte et sans divergence de la doctrine et de la vie de l’église primitive telle qu’enseignée par la bible et rien que par la bible. Une des caractéristiques les plus marquantes des églises « réveillées », par opposition aux églises « mortes », tient au rôle et à la place du Saint Esprit dans la vie de l’église et du chrétien. Et celle-ci doit être conforme à la manifestation et à l’exercice des dons et ministères du Saint Esprit. Cette tradition remonte au jour de la pentecôte pendant laquelle les disciples de jésus Christ ont reçu l’effusion du Saint esprit et se sont mis à parler en diverses langues. De plus, le caractère surnaturel de la présence du saint Esprit doit nécessairement s’accompagner d’un processus de constante sanctification du corps et de l’esprit, entraînant donc pour le chrétien un rejet de toute espèce de mal tant spirituel que physique.
La bible déclare dans le livre d’Ephésiens 5:11 : « Ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt, condamnez les ! » Et dans le livre de 2 Corinthiens 6 :14 : « Ne formez pas avec les incroyants un attelage mal assorti ; en effet quelle association y a-t-il entre la lumière et les ténèbres entre Dieu et Satan ?  ou encore dans 1 Corinthiens 15:33  il est dit que : « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs ». Monsieur SONGUE, dans votre intervention télévisée à la CRTV, vous vous êtes clairement démarqué et mais vous avez dénoncé un certain nombre de tares et de maux que l’on observe dans notre société en général, parmi lesquels vous ranger les églises de réveil. Or je suis heureux de savoir que d’une certaine façon vous en faites partie, du moins dans vos méthodes et moyens d’action. Ne vous a-t-on pas vu prendre votre bâton de pèlerin pour prêcher la bonne nouvelle urbi et orbi ? Vous êtes un consultant attitré auprès des chaînes internationales telles RFI et Africa 24 sans parler des télés et radios locales. Vos critiques heurtent la sensibilité de plus d’un et ont certainement dû vous valoir des mésententes voire des ruptures avec certains de vos amis, parents et relations. Est-ce pour cela vous méritez d’être considéré comme un facteur de destruction du lien social ou familial ? Que non ! Si le fait de dénoncer le mal et de dire la vérité peut être considéré comme louable au sens de l’intérêt social, alors je dirais que les églises de réveil mériteraient d’être encouragées.

Le rôle positif des « églises réveillées ».
Les maux dont souffre notre société et que condamnent les églises réveillées sont: la corruption, le mensonge, le vol, l’adultère, la jalousie, la sorcellerie, l’homosexualité, le meurtre, la désobéissance aux parents, etc. Vous conviendrez avec nous qu’une église qui prône de telles valeurs est très utile à un pays. Les fidèles adeptes de ces églises ne seront jamais incriminés dans des affaires de corruption, de fraude, de détournement des biens, de viol, d’avortement ou de transmission de IST, d’adultère, de sorcellerie et autres. L’on a vu quasiment toutes les églises de réveil engager des mouvements de prière avec jeûnes pendant de longs mois afin de prévenir tout désordre et violence électorale et post électoral. Cela mérite d’être relevé et encouragé, car il n’est pas juste de ne prendre la parole que pour dénoncer la paille dans l’œil du prochain. Il est donc clair que si le Cameroun tout entier pouvait se convertir aux églises de réveil, l’Etat n’aurait plus qu’à fermer la CONAC, le Contrôle Supérieur de l’Etat, les cellules de luttes contre la corruption, les comités de luttes contre le SIDA, contre l’alcoolisme, le tabagisme, etc. Les camerounais n’auraient plus peur de se rendre dans leurs villages, de concourir pour des postes administratifs, des marchés publics à cause d’une confiance et d’une sérénité retrouvée. En tant que politologue, vous avez certainement du lire l’ouvrage de Max WEBER intitulé : Les sectes protestantes et l’esprit du CAPITALISME (1906) dont je vous ai sélectionné un florilège[1] en bas de page.
En définitive nous espérons avoir éclairé la lanterne du Dr SONGUE en lui indiquant que le bruit des églises vaut mieux que celui des bars qui prolifèrent dans nos villes, que les nuits de prières font plus de bien que les invocations dans les sanctuaires, sanctums et loges ésotériques. Enfin il convient de clamer que la distance qui se crée souvent entre les chrétiens et les incroyants très souvent le fait des mesures de rétorsion infligées par la famille pour faire pression amener les nouveaux convertis à abandonner leur foi. Les églises réveillées suivant l’enseignement du Christ prône un amour sans condition du prochain y compris ceux qui se considèrent comme leurs ennemis. Toutefois amour, sollicitude et devoir d’assistance doivent s’accompagner de caractère et de fermeté afin que le sentimentalisme ne nous rende captif des chaînes de l’esclavage du péché et du mal.
Cher Maître, nous pensons avoir contribué à vous édifier sur une question dont nous croyons avoir une connaissance et une expérience certaine. Que Dieu vous bénisse.

Francis BIDJOCKA
Publié sur le blog Le Vigilant (www.intelligentsiafrica.blogger.com)




[1] « … aux États-Unis, le fait d'appartenir à une communauté religieuse comporte des charges financières incomparablement plus lourdes qu'en quelque partie que ce soit de l'Allemagne, pour les pauvres surtout. »

« tandis que les autorités américaines, comme nous l'avons dit, ne posaient jamais la question de l'appartenance confessionnelle, celle-ci était presque toujours en cause dans la vie sociale ou professionnelle, lesquelles dépendent de relations durables et de la bonne réputation. Pourquoi ? »
Au cours d'un long voyage par chemin de fer … l'auteur de ces lignes, se trouvant dans le même compartiment qu'un représentant, fit incidemment état du sentiment religieux dont la force demeurait encore impressionnante. A quoi le voyageur de commerce répliqua : « Monsieur, je pense que chacun peut croire ou ne pas croire ce qu'il lui plaît. Pourtant, si je rencontre un fermier ou un commerçant qui n'appartient à aucune Église, je ne lui fais pas crédit de 50 cents. Qu'est-ce qui  pourrait l'inciter à me payer s'il ne croit absolument à rien? (Why pay me, if lie doesn't believe in anything?) »

« Il ne faut cependant pas perdre de vue que, même en Amérique, sans la diffusion universelle des qualités et des principes de conduite méthodique observés par ces communautés, le capitalisme ne serait pas aujourd'hui ce qu'il est. »
« Dans le passé et jusque de nos jours, l'un des caractères spécifiques de la démocratie américaine fut, précisément, qu'elle n'était pas un informe tas de sable, [un agrégat] d'indi­vidus, mais qu'elle constituait un enchevêtrement d'associations rigoureusement exclusives, et volontaires. »
« C'est la communauté religieuse qui déterminait l'admission ou la non-admission à la pleine citoyenneté politique [1]. Elle en décidait selon que l'individu avait prouvé [Bewährung] ou non sa qualification religieuse par sa conduite, comme ce fut le cas parmi toutes les sectes puritaines au sens large du terme. »

« L'énorme importance sociale de l'admission à la pleine jouissance des droits dans les communautés sectaires, en particulier l'admission à la sainte cène, agissait dans le sens d'une discipline ascétique de la profession, adéquate au capitalisme moderne à son origine. »
« Pour le puritanisme, cette Conduite était un mode de vie déterminé de façon méthodique et rationnelle, lequel - dans des conditions données - a frayé la voie à l' « esprit » du capitalisme moderne. »

Saturday, October 8, 2011

EXAMENS SCOLAIRES 2011 : MENTION PITIE POUR LE MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES.


Le faible taux de réussite (environ 30% au Baccalauréat et au Probatoire et 50% au BEPC) enregistré aux examens officiels cette année traduit simplement le niveau de performance d’un système éducatif camerounais en détresse, englué dans la mal gouvernance et n’arrivant plus à définir ses visions, buts et objectifs. Une analyse des causes de l’échec scolaire nous permettra d’évaluer le système éducatif camerounais.



La mystification du diplôme.

Le fort taux d’échec aux examens officiels au Cameroun est une tradition qui date de l’ère coloniale où il était question de restreindre l’accès à l’instruction diplômante « afin de ne pas augmenter de façon imprudente le nombre déjà trop élevé de candidats à des emplois qui ne peuvent être pourvus ». Cette politique coloniale a été reprise et même formalisée sous le magistère de M. Adamou NDAM NJOYA, alors ministre de l’éducation nationale. Celui-ci avait alors durci les conditions d’obtention des diplômes avec l’instauration des notes éliminatoires, la suspension (la colle) aux examens en cas de notes inférieures à 5/20, et la restriction de l’accès à l’enseignement supérieur aux étudiants brillants et âgés de moins de 25 ans. Et même à l’université, l’échec restait sévèrement sanctionné. Si ce système a eu le mérite de tirer vers le haut le niveau scolaire et faciliter l’emploi aux détenteurs de diplômes, il n’a fait que renforcer l’élitisme voulu par le colon et détourner le système éducatif de sa vraie mission qui est de former une population capable de s’assumer elle-même et faire face aux impératifs du développement économique.

Au lieu de cela l’école camerounaise est restée dans la mentalité de ses administrateurs et enseignants le lieu de la sélection naturelle, le lieu de la mystification du savoir. Cette déviance pédagogique justifie cette note du Pr Peter Ndumbe, alors doyen de la faculté de médécine (CUSS) où il rappelait fort à propos que : « l’examen vise à évaluer le niveau de l’étudiant, non à l’invalider ». Dans lycées et collèges, c’est une fierté pour l’enseignant de composer des épreuves où aucun élève n’a obtenu la moyenne et c’est un scandale au Cameroun si une épreuve d’examen est similaire à un cas traité au cours de l’année. Cette attitude a pour conséquence le désintérêt pour certaines matières et le manque de confiance pour les élèves qui se croient fatalement « bêtes ».



Des facteurs d’échec du système

Ce flou dans le positionnement du système éducatif camerounais entraîne de grandes dérives tant dans la définition des programmes d’enseignements que dans la planification des moyens alloués à ces objectifs conformément à l’adage selon lequel : « point de vent favorable pour qui ne sait où il va ».

Les programmes d’enseignements sont encore fortement teintés des accords de coopération avec les anciennes puissances coloniales auxquelles on continue à tenir mordicus. Sinon comment expliquer que cinquante ans après les indépendances, nous continuions d’avoir deux systèmes éducatifs alors que les emplois offerts restent les mêmes. Il est temps de faire la preuve de notre indépendance, car ce sont de tels facteurs qui font le lit de la division et des velléités séparatistes.

D’autre part, il est absolument incompréhensible qu’un pays agricole continue de produire des milliers de diplômes dont aucun n’a de lien avec le monde rural. Au moins aurait-on pu innover en insérant dans les programmes classiques des options pratiques et professionnelles. Ainsi, les cours de sciences naturelles comporteraient des enseignements agricoles ou de médecine. Un tel système permettrait de produire des aides soignants au niveau du BEPC et des infirmiers brevetés dès l’obtention du Bac, le tout étant complété par des stages professionnels annuels. Pour toutes les autres séries générales, il en serait de même pour produire des techniciens agricoles, des secrétaires informatiques, des techniciens de maintenance informatique, des cuisiniers, hôteliers, etc. En fait, il s’agira pour chaque élève au secondaire d’avoir en option un cours technique ou artisanal pratique. Afin de s’assurer qu’à l’obtention du moindre diplôme soit associé à un savoir-faire concret.

Un autre facteur explicatif de l’échec scolaire est les conditions matérielles dans lesquelles se déroulent les enseignements. Certaines écoles primaires à cycle complet n’ont pour seuls enseignants que leur directeur. Il ya des collèges où il n’y a pas d’enseignants dans certaines matières. La moyenne des effectifs est supérieure à 100 élèves par classe. Le gouvernement ne cesse de jouer au chat et à la souris avec les milliers d’instituteurs vacataires dont plusieurs sont obligés de travailler en bénévoles pour espérer un jour être contractualisés, ce en violation de toute réglementation sur le travail.

On se retrouve donc avec des enseignants mécontents, démotivés, sans vocation et souvent mal formés dans un système oppressif qu’ils vont inconsciemment ou non pérenniser. L’évaluation ne se limité plus qu’aux séquences (5 par an). Finies les interrogations inopinées, les évaluations in vivo, les corrections de cahiers et la disponibilité de l’enseignant souvent reparti vers les métropoles. Il n’est donc pas rare de voir les enseignants impliqués dans la corruption, certains allant jusqu’à marchander les notes. Inutile d’aborder les aspects liés au droit de cuissage qui s’est imposé comme le dénominateur commun à la gent masculine qui la considère comme un avantage du métier et pis comme un droit.

Du côté des demandeurs les torts ne manquent pas. La démission de nombreux parents face au suivi de leurs enfants, aux coûts des frais d’écolage, de fournitures et d’entretien est parfois justifiée. Sinon ailleurs la défection est évidente ; plus occupés à jouir des moindres plaisirs que leur procure la vie, nombreux sont les parents qui se disent qu’après tout à quoi bon se donner toute cette peine.

Les élèves quant à eux sont inquiétants à plus d’un titre, totalement désorientés au confluent de tous ces dysfonctionnements, ils ont trouvé leur voie tant dans les plaisirs de la jeunesse que dans les tares des adultes. En plus de s’abrutir avec les séries télévisées, ils jouent, ils s’amusent et ils se dépravent. Malgré la présence du HIV, fréquentes sont les grossesses assumées à défaut d’être désirées, le taux de virginité au plus bas étant à rechercher de plus en plus bas. L’attitude la plus illustrative de la mentalité de nos jeunes scolaires est le rituel qu’ils observent à la fin de chaque examen. On voit ainsi des élèves en train de fêter à l’alcoolisé, non la réussite au BEPC, mais la fin de la composition. L’essentiel n’est-il donc pas de participer ?



Evaluation des pertes et pistes de solutions

Au-delà de toute cette analyse il y a une question : « à qui profite le crime ». Pour une fois à personne si ce n’est aux démons du sous-développement et de la médiocrité qui tiennent nos états bananiers. En effet, l’Etat, c’est-à-dire le contribuable, alloue la plus grande part de son revenu à l’éducation de la jeunesse. L’Etat dépense plus de 187 150 milliards pour l’enseignement secondaire et 144 382 milliards pour l’éducation de base soit un montant cumulé de 331 532 milliards de francs CFA soit plus de 21% du budget de l’exercice 2011. L’impact d’un taux d’échec de 60 % aux examens signifie simplement une perte de budget du même ordre, soit 112 290 milliards F CFA par an uniquement pour le secondaire. A cette somme il faut ajouter les coûts supportés par les parents et l’estimation des pertes de revenus futurs des élèves, car c’est bien une année de leur vie qui se perd.

La première et la plus fondamentale des solutions est de mettre sur pied un système éducatif endogène qui sans se couper des canons universels, doit se définir par rapport à nos besoins, à notre contexte et à nos moyens. C’est un système qui doit rentabiliser au mieux l’investissement consenti, produisant pour le marché de l’emploi des personnes exploitables et non des diplômés incapables d’exploiter le dixième de la formation reçue. Il faut réformer la mentalité de l’évaluateur qui doit être sanctionné s’il n’est pas capable de former des élèves ayant le niveau de l’examen. Il est hors de question de penser que les pays comme la France qui ont des forts taux de réussite ont des élèves plus intelligents. Il faut éviter de faire du saupoudrage notamment dans les petites classes où l’on ne comprend pas que l’école primaire atteigne des scores de quasiment 100% au CEPE, en totale contradiction avec le niveau de certains élèves. Il faut donc mettre l’accent sur la base. D’un autre côté il est incompréhensible d’obtenir des taux de 30% au Bac alors que ces élèves sont sensés avoir le niveau de la classe étant donné le tamis exercé par le probatoire. Vivement de vrais états généraux de l’éducation !



Francis BIDJOCKA





Saturday, February 12, 2011

LA MIRAP POURRA-T’ELLE EMPÊCHER LES EMEUTES DE LA FAIM ?



C’est dans le cadre de la lutte contre la vie chère engagée au lendemain des émeutes de la faim de février 2008 que le président Paul Biya vient de décider la création de la MIRAP. Peut-elle réussir sa mission ?


La Mission de Régulation des Approvisionnements des Produits de grande consommation (MIRAP) a été crée par décret présidentiel le 1er février 2011 avec pour mission principale de garantir le ravitaillement des marchés camerounais en produits de première nécessité, par l’importation, l’achat et le stockage. La création de cet organisme a suscité de vives réactions de la part de leaders des mouvements de défense des agriculteurs à l’instar de Bernard Njonga, le président l’Association de défense des intérêts collectifs (Acdic) et par ailleurs porte-parole de la Coalition souveraineté alimentaire du Cameroun (Cosac). Ce dernier s’est notamment indigné de ce que cette mesure vienne en contradiction au discours du comice d’ Ebolowa où le chef de l’Etat avait annoncé un train de mesures destinées à renforcer la souveraineté alimentaire du Cameroun afin de réduire le volume trop important des importations agricoles. Or la mission première de la MIRAP est d’assurer l’approvisionnement des marchés en denrées de premières nécessité à l’instar de du riz, du poisson, de la farine de blé, du sucre et de l’huile pour ne citer que les principales. Seulement, il se trouve la quasi-totalité de ces denrées est importée. Ce changement de cap du chef de l’Etat au lendemain du comice d’Ebolowa ne traduit-il pas plutôt une préoccupation purement conjoncturelle liée au contexte sociopolitique en cette année électorale ?

Un paratonnerre aux émeutes de la faim (aux soulèvements populaires)

La survenance des crises sociopolitiques qu’ont connues la Tunisie et l’Egypte en ce début d’année a mis en évidence le risque de soulèvement populaire qui pèse sur les pays comme le Cameroun qui ont du mal à contenir la pauvreté et le chômage des jeunes. C’est certainement en anticipation et en prévision à ces risques que le président Paul Biya a crée la MIRAP afin de stabiliser les prix des produits de première nécessité. En effet, malgré l’activisme et le zèle déployé par le ministre du commerce, Luc Magloire Atangana Mbarga, les prix ont connu de fortes pressions inflationnistes dues à la concomitance de la volatilité des marchés mondiaux et à des comportements de spéculation sauvage imposés par les opérateurs nationaux. C’est donc non seulement pour faire face à l’échec des précédentes mesures contre la vie chère, mais aussi pour anticiper sur les risques de mécontentements sociaux que le président Biya, en fin stratège, a décidé de prendre le contrôle de la situation. La question consiste donc à évaluer les chances de réussite de la MIRAP ainsi que l’impact qu’elle aura sur l’économie nationale en particulier l’agriculture.


Une marge de manœuvre très réduite.

Si à l’évidence, cette décision traduit la préoccupation des pouvoirs publics quant à la pénurie chronique des produits de consommation courante, elle laisse néanmoins dubitatifs les consommateurs quant à sa pertinence. C’est une réponse administrative dont l’opportunité et la pertinence reste à démontrer. En effet, les conditions et les délais de mise en œuvre dans le court terme sont hypothétiques, ce dans la mesure où la création de la MIRAP n’était pas prévue un mois auparavant, sinon elle aurait été annoncée pendant le comice d’Ebolowa. Par ailleurs, lorsque l’on sait le temps qu’il faut pour mettre en place l’organisation de la structure, nommer le staff dirigeant, recruter le personnel et mener les études techniques diverses, l’on  est tenté de croire à la naissance d’un nouvel éléphant blanc qui viendra s’ajouter une liste déjà bien longue. D’autre part, sur un plan purement opérationnel, on se demande où seront stockés ces produits (entrepôts frigorifiques, silos, etc.) et comment ils seront vendus, lorsque l’on sait la capacité de contrôle des gros distributeurs sur les chaînes d’approvisionnements des marchés de gros de semi-gros et de détail. Une rude bataille s’annonce donc avec les importateurs qui disposent de réseaux capables de déstabiliser le système par des actions concertées dont il s’agit de déterminer le timing avec malveillance.

Une bonne idée en soi.

L’idée à la base de la création de la MIRAP aurait été louable si elle s’inscrivait simplement dans le cadre de la politique stratégique de souveraineté de l’Etat. En effet, on remarque que toutes les grandes nations du monde disposent de très importants stocks de sécurité pour tous les produits alimentaires. Ceci permet de prévenir des situations de crise ou de catastrophes naturelles. Cela permettrait par exemple de faire face aux menaces de crise alimentaire qui affectent souvent la survie des paysans de la partie septentrionale du Cameroun. Ce stock permettrait donc également de garantir aux producteurs locaux des débouchés certains et une stabilisation des prix pendant les années de surproduction sur le modèle de ce que fit Joseph en Egypte. Malheureusement, nous ne sommes que trop habitués de grandes annonces, de lancements de projets pharaoniques, de créations de grandes structures et institutions dont la mise en place reste embryonnaire et l’effectivité nulle. Que sont devenues toutes ces structures à l’instar de l’API (Agence de promotion des Investissements) dont l’action sur le terrain reste attendue. Et que dire de la Banque agricole récemment créée ? L’on sait combien de tems il a fallu pour nommer le staff dirigeant de la Camair Co ; et pour celles qui existent on se demande à quoi elles servent. Citons par exemple le conseil national de la communication qui n’a pas de président ou  le conseil national de la jeunesse dont on a plus entendu parler après avoir fait croire aux jeunes qu’elle leur apportera l’attention qu’ils méritent.

Il apparaît au terme de l’analyse que la création de la MIRAP, au-delà du fait qu’elle risque d’accroître le volume des importations et miner ainsi la production locale comme le redoutent plusieurs, n’a que peu de chance d’accomplir avec succès sa mission qui est celle d’apaiser les tensions sociales. S’il est fort possible à l’Etat d’acheter des produits et infléchir les tensions sur les marchés au regard des budgets de souveraineté que s’est octroyé l’Etat en 2011, il est illusoire de penser que ces actions de saupoudrage permettront de résoudre le véritable problème des jeunes et des pauvres qui reste et demeure le chômage.

Francis Bidjocka

Publié dans le Journal La Symbiose