Thursday, December 17, 2009

Affaire de la malette présidentielle: l'épilogue.



COUP DE BILLARD GAGNANT D’UN SAVANT PRESTIDIGITATEUR.

 

 On savait Paul BIYA grand stratège ès songo, mais on a pas fini de déchiffrer les mystères du « Code » de Hervé Mattéï que déjà tout est à refaire. Le présent article permet de décrypter l’écheveau inextricable de ce que l’on est tenté de qualifier de « mystère de la mallette ».

 

La condamnation le 15 septembre dernier du Lieutenant Luc EMANE à 12 mois (seulement) de prison ferme et à 100 mille francs d’amende ressemble à une sinistre mascarade qui vient s’ajouter a une série d’ affaires dignes de figurer dans la rubrique des « enquêtes impossibles ». En effet, lorsque l’on observe le parfait timing du grand maître qui est un pratiquant assidu de la « manducation du temps » dixit  Mathias Owona Nguini.  

De mémoire de justiciable, l’on n’avait jamais vu, surtout en cette ère Obamique, ornithologiquement parlant, un tribunal, qui plus est militaire, faire preuve de tant de sensiblerie.

Comment expliquer qu’un officier d’armée, membre de la garde très rapprochée du chef de l’Etat, ait pu concevoir ne serait ce qu’un instant, le projet de dérober la mallette « de souveraineté » du président de la république. Ce faisant, ce n’est pas à la personne de Paul BIYA qu’il s’est attaqué, mais à toute la république et les institutions qu’elle incarne. Serait-il plus aisé de dérober une mallette à son patron que de tirer sur lui, surtout lorsque l’on est armé. Les faits sont avérés et la gravité interdit d’en  rire. Comment dans une armée qui se respecte et devant une justice qui se veut exemplaire dans la sanction des prévaricateurs, sangsues et autres charognards qui vampirisent le Cameroun, peut –on concevoir une peine aussi légère, plus légère que pour le vol d’un téléphone portable.

 

Nous sommes enclins à apprécier toute grandeur qui se traduit par la clémence ou l’amnistie, mais celle-ci ne doit s’exercer qu’après que le droit ait été dit et appliquer dans sa pleine mesure, surtout pour cet acte qui constitue un précédent. Nulle part en effet l’on a entendu pareille histoire. Ainsi, non seulement Luc EMANE a été remis en liberté, mais il a été mis à la disposition du Commandant du 3ème secteur militaire. Il a donc été affecté à Bertoua alors qu’un décret du chef de l’Etat en date du 1er décembre 2008 le mettait en retraite d’office pour « faute grave contre la discipline et l’honneur ». On n’en sort gros jean comme devant, un vrai tour de prestidigitation. On met un oiseau dans le sac et paf, plus d’oiseau, plus de sac, et voilà qu’on nous sort un épervier du chapeau. Allez y comprendre quelque chose.

 

Décodage

 

Il suffit d’avoir regardé un flic dans la Mafia pour comprendre que le meilleur moyen de contrôler et surtout de piéger des adversaires puissants et organisés, c’est de les infiltrer. Pour cela, il est nécessaire de monter une affaire et d’incriminer le personnage qui servira de taupe. Il faut que la gravité et la résonance de l’affaire soit importante pour appâter les adversaires qui espèreront s’allier avec le reprouvé. Dans le cas d’espèce, c’est le noyau de la nébuleuse du G11 à Kodengui qui a été visé par la manœuvre. L’opération a-t-elle réussie, les concernés le savent, mais pour notre officier c’est mission accomplie. Il ne restait plus qu’à l’exfiltrer et à lui reconstruire une nouvelle vie. Comment en aurait-il autrement lorsque l’on sait que parmi les témoins à décharge se trouvait l’aide de camp du chef de l’Etat venu par sa présence faire comprendre à la cour que le Chef a pardonné.

 Chapeau Grand Maître ! 

 

F. Bidjocka

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